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De l’instruction civique à l’école

Au moment où la France connaît une crise économique sociale et morale dont on ne sait pas sur quoi elle débouchera, une lueur d’espoir est venue réconforter ceux qui de droite ou de gauche accordent encore quelque importance aux valeurs républicaines. Vincent Peillon Ministre de l’éducation nationale, si régulièrement critiqué aussi bien par les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves, les lobbies économiques et bien sûr ses opposants politiques vient donc d’annoncer qu’à partir de 2015, l’instruction civique sera enseignée à l’école en raison d’une heure par semaine. Il faut rappeler que tous ses prédécesseurs qui pourtant auraient bien voulu imposer cette mesure avaient fini par renoncer. Mesure jugée ringarde, hors du temps, dérisoire, inepte qui laissait dubitatifs plus d’un. Non pas qu’on ne lui reconnaissait une quelconque utilité, mais chacun était convaincu que l’enseignement du civisme à l’école se révélerait inutile. Et je ne parle même pas de ces éternels râleurs – si ce n’est pire — toujours prompts à hurler avec les loups pour vous massacrer la moindre décision qui sort quelque peu des sentiers battus. Curieusement, mais c’est sûrement cette époque quelque peu troublée qui est propice à l’initiative de Vincent Peillon, il n’y a pas eu de levées de boucliers ou d’anathèmes proférés à l’encontre de cette décision salutaire. De fait, si l’on accepte l’idée selon laquelle l’école est un lieu d’apprentissage, mais aussi de sociabilité on doit considérer qu’elle est fondée à dispenser les règles nécessaires au savoir-vivre et partant à la civilité. On doit aussi admettre que pour un esprit en germe, le principe c’est d’apprendre, de se former, d’avoir des modèles à imiter si l’on en croit Montaigne, pour qui l’éducation c’est d’abord l’imitation. Enseigner le civisme à l’école ne suffira pas à lui seul à révolutionner l’éducation nationale, ni à transformer la génération en devenir en jeunesse modèle, Il y aurait encore tant à faire. Mais c’est un premier pas qui pourrait donner l’espoir que l’école peut et doit servir à former des citoyens.

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