Jusqu’ici Emmanuel Macron a su éviter les couacs. L’ordonnancement de son installation est un modèle du genre. Le nouveau président de la République à qui ses détracteurs reprochaient sa jeunesse a montré, dès les premiers jours de son mandat, une maturité à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Quinquagénaires, Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient pourtant à l’époque de leur élection de vieux routiers de la politique. Ils ont tous deux bégayé dès les premiers jours de leur élection. La prise de pouvoir du nouveau maître de l’Élysée a été digne, solennelle et empreinte de gravité. Le chef de l’État a voulu dès les débuts de son mandat envoyer un signe clair et fort. Un message propre à restaurer une fonction qu’on disait galvaudée voire rabaissée depuis deux quinquennats.
La suite n’est pas en reste. La désignation d’Édouard Philippe membre du parti Les Républicains en tant que Premier ministre est indéniablement un coup politique. François Baroin et les autres Républicains ont le droit de crier au scandale. C’est une faible réponse à une vigoureuse attaque. Personne ne peut pourtant se dire surpris. Emmanuel Macron avait annoncé qu’il voulait gouverner avec la droite et la gauche et rompre ainsi avec les vieux clivages. Tant pis pour ceux qui avaient cru comprendre ni droite ni gauche.
Le sommet des décisions des premiers jours demeure toutefois la composition du gouvernement. Le chef de l’État était attendu dans un exercice réputé difficile. Il pouvait s’avérer l’être encore davantage dans le contexte actuel. Emmanuel Macron a tenu toutes ses promesses. Ou presque. Onze hommes et autant de femmes dans un gouvernement de 18 ministres et quatre secrétaires d’État. Comme annoncé des personnalités de la société civile (huit), de nombreux visages nouveaux, des socialistes, des membres du MODEM et deux nouveaux membres des Républicains à des postes clés du gouvernement. Ce dosage au trébuchet relève d’une véritable alchimie. Il entretient aussi l’espoir d’un pouvoir qui entend tenir ses promesses.
Certains commentateurs ont déploré la présence des dinosaures de la politique dans le gouvernement. Ils ont pour noms Collomb, Bayrou, le Drian. C’est un procès en sorcellerie. Emmanuel Macron avait annoncé qu’il y aurait parmi les ministres des personnalités ayant une forte expérience politique. Enfin, le signe le plus fort envoyé par le chef de l’État lors de la composition du gouvernement et de façon non ostentatoire, c’est sa décision de nommer des personnalités dont la probité est sans faille. Les situations fiscales, patrimoniales, judiciaires des uns et des autres ont été vérifiées. Le ministre de la Justice François Bayrou qui avait demandé une loi de moralisation de la vie publique pourra œuvrer en ce sens en toute sérénité.
Enfin dans ce périlleux exercice qui consiste à former un gouvernement, l’Outre-mer s’en sort avec bonheur. Annick Girardin native de Saint-Pierre et Miquelon donc ultramarine, hérite d’un ministère de l’Outre-mer de plein exercice. Quant à la Guadeloupe, elle est mise à l’honneur en la personne de Laura Flessel. Championne hors pair, femme de caractère, sérieuse et avenante. Laura Flessel fourmille d’idées. Elle sera à coup sûr, un excellent ministre des Sports. Elle aura notamment à cœur de doter la Guadeloupe des infrastructures sportives qui lui manquent.
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