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Budget 2016 : rancœur et affrontement à la Région

Budget 2016 : rancœur et affrontement à la Région

Revenir à l’essentiel…

Les élus – conseillers régionaux pour être tout à fait précis — ont lors de la plénière du conseil régional du mardi 12 avril dernier, offert à la Guadeloupe un triste spectacle. Les images diffusées en intégralité par Canal 10 ont rendu la scène encore plus pitoyable. Ce n’est certainement pas en rééditant ce type de prestation que ceux à qui les citoyens ont donné mandat pour gouverner redoreront leur blason. Cela dit, pour être tout à fait juste, ce n’est pas la première fois que les esprits s’échauffent dans l’hémicycle régional. À la fin des années 80, Daniel Géniès avait affrété plusieurs bus pour transporter des militants et autres voyous de Pointe-à-Pitre à Basse-Terre pour faire pression sur Félix Proto, alors président de Région. Il y a cependant une différence entre l’ambiance de mardi dernier et celle de l’époque. Du temps de Géniès, c’était âpre, c’était rude et sans concession. Il n’y avait cependant pas cette détestation, et peut-être plus qui se lisait dans certains regards mardi 12 avril au conseil régional. Tous les rituels de la politique ont été allègrement transgressés. Pour être clair, tous ceux qui ont fait dans l’excès qu’ils soient d’un bord ou d’un autre sont à mettre dans le même panier. Nous ne nous appesantirons pas plus. Il faut vite oublier cette séquence, c’était un mauvais film.

Sur cette plénière, il y aurait beaucoup à dire. Allons à l’essentiel. D’abord, le coup de la majorité nouvellement élue qui crie à la catastrophe financière est un classique. Avant Ary Chalus, Victorin Lurel l’avait fait et créé l’impôt Chevry ; avant lui Lucette Michaux-Chevry l’avait fait et Félix Proto qu’aujourd’hui tout le monde encense passait à l’époque pour quelqu’un qui avait appauvri la Guadeloupe. Il est aujourd’hui sur toutes les lèvres  » le visionnaire « . L’actuelle présidente de la CASBT avait déclaré en arrivant à la Région qu’elle n’avait même pas trouvé  » de quoi acheter une moquette pour son bureau « . Dire qu’il n’y a pas d’argent permet aussi de se réserver une plage plus longue pour bien s’acclimater au poste, en comprendre les mécanismes et les rouages. Parce que quoi qu’on dise, le navire amiral de la Guadeloupe n’est pas facile à manœuvrer. Et puis la séquence suivante se joue sur l’air : j’ai redressé les finances. Je suis un bon gestionnaire. Bref, nous sommes en pleine phase de communication politique. L’ennui c’est qu’à force, il se pourrait bien que le citoyen lambda si modeste qu’il soit, finisse par décrypter lui aussi la langue politique.

Plus importante est la période à venir. Nous sommes à moins d’un an de l’échéance présidentielle et des prochaines législatives. Certains prennent déjà leurs marques, les stratégies se mettent en place, les vraies turbulences sont à venir. C’est à ce moment que notre timonier devra garder le cap, lui qui a choisi d’œuvrer à la Région. En cela, il a raison. C’est vraiment de cette position qu’il peut agir sur le réel, mettre en place des politiques publiques efficaces. Agir pour vraiment changer quelque chose dans la vie des petites gens. Or, les dossiers ne manquent pas. Le plus urgent est celui de l’eau. Cela fait bien deux ans qu’on patauge sur ce problème. Rien n’avance. La question des déchets mériterait aussi une attention particulière. Idem pour le transport public des personnes. Sur ces trois dossiers, mais sur bien d’autres aussi, Ary Chalus peut être excellent. Il a le tempérament des gagneurs, l’audace des courageux, l’opiniâtreté des têtus, il sait bousculer les habitudes et il a un toupet monstre. Ces trois chantiers sont autrement plus nobles qu’une bataille de chiffres qui ne peut même pas servir à réécrire l’histoire. Seul l’avenir compte. Il nous appartient. À condition d’y entrer résolument. Ary Chalus nous avait justement invités à changer d’avenir. C’est le moment ou15 jamais. Et qu’enfin les cœurs soient apaisés !

 

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