2 016 sera une pause dans la course au pouvoir politique à laquelle se livrent les élus aussi bien au niveau national qu’au niveau de la Guadeloupe depuis 2012. Bien sûr, beaucoup pensent déjà aux prochaines sénatoriales et aux prochaines législatives. Leurs postures de circonstance en dit long à ce sujet. En revanche, ce qui est sûr, c’est que le citoyen, l’électeur plus précisément, va pouvoir souffler, et penser à autre chose. Cela peut faire du bien. Ce repos électoral sera bénéfique aussi à la classe politique.
La trêve dans le débat politique peut permettre aux uns et aux autres de jeter un regard moins partisan voire plus lucide sur les affaires de la cité. Les dossiers à traiter sont toujours les mêmes : l’eau, le transport public, les déchets, et la sempiternelle question du chômage. Il serait vain de croire que ces véritables serpents de mer puissent trouver leurs solutions en cette seule année 2016. Les autorités politiques et administratives ont buté depuis tant d’années sur des réalités qui prennent de plus en plus des allures de casse-tête chinois, qu’il ne faut peut-être pas rêver.
Pourtant, il y a quelques raisons d’espérer. Ainsi, le transport public prend de plus en plus forme. Le syndicat des transports du petit cul-de-sac marin (SMT) tient la baguette. Il organise et peaufine l’outil qui devrait à terme répondre aux besoins de déplacement d’une population qui pour l’heure a pour seule alternative la voiture individuelle. Les élus ont montré une certaine cohérence dans cette affaire. Gosier avait déjà franchi le pas. Les autres communes de la communauté d’agglomération de la Riviera du Levant, Sainte-Anne, Saint-François et Désirade l’ont rejointe. Ce mouvement pour salutaire qu’il soit, ne règle pas le problème du transport public en Guadeloupe. C’est juste une belle avancée. Cependant quand on ajoute les communes de la communauté d’agglomération Cap Excellence, Pointe-à-Pitre, Abymes et Baie-Mahault, c’est un pan conséquent du territoire qui est désormais vitalisé. Le SMT se penche maintenant sur l’amplitude des horaires et la possibilité d’avoir des bus une partie de la soirée, le dimanche et les jours fériés. Ce ne sera pas suffisant. Il faudra également réconcilier des Guadeloupéens – trop longtemps sevrés — avec les transports publics. L’intérêt est certes social, mais il est aussi environnemental. Il dépasse les visions d’intérêts particuliers à court terme.
Le problème de l’eau devrait avancer lui aussi. Sans doute faudra-t-il opérer par étapes comme pour le transport. Réunir ceux qui veulent bien avancer de concert. En attendant les autres. La présidente de la communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre, Lucette Michaux-Chevry, puisqu’il s’agit d’elle, arrêtera peut-être un jour de bouder. La question des déchets devrait elle aussi avancer. Le syndicat de valorisation des déchets de la Guadeloupe (Syvade) a remporté ses premières batailles juridiques dans le bras de fer qui l’oppose à la multinationale espagnole Urbaser. C’est le moment pour les élus – mais pas seulement — de montrer une belle solidarité guadeloupéenne dans cette affaire. Éviter de ricaner sous cape lorsque le Syvade est mis à mal, comme cela a été le cas en maintes occasions.
Pour le reste, l’année 2016 pourrait se révéler meilleure que 2 015 pour beaucoup de Guadeloupéens. Ceux qui ont de faibles salaires par exemple. L’entrée en vigueur de la prime d’activité leur apportera quelques moyens supplémentaires.
Enfin je me joins à toute l’équipe du Courrier de Guadeloupe pour formuler à nos lecteurs, et à tous les Guadeloupéens nos vœux de bonheur les plus sincères.
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