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Des solutions pour le centre ville de Pointe-à-Pitre

L'enquête Beaugendre ne fait que commencer

J’éprouve un immense plaisir à consacrer cet espace éditorial à un sujet dont je ne suis nullement l’auteur, ni même à l’origine. C’est un sujet qui depuis toujours occupe toute mon attention et mon intérêt. Il s’agit du centre-ville de Pointe-à-Pitre. Le texte qui va suivre est d’autant plus pertinent qu’il ne dénonce rien. Ne prononce aucune récrimination à l’encontre de quiconque, il établit de simples constats, propose des pistes de réflexion qui ressemblent fortement déjà à des propositions. C’est d’ailleurs ce dernier caractère qui m’incite à le rendre public. Sa formulation a été élaborée de façon très épurée et succincte par Joseph Titéca-Beauport et Philippe Kalil, deux élus de la chambre de commerce et d’industrie des îles de Guadeloupe (CCI-IG), à l’issue d’une mission qu’ils ont menée pour le compte de la CCI-IG, lors des 10èmes assises nationales du centre-ville qui se sont tenues à Nîmes, les 4 et 5 juin derniers. Je vous le livre tel quel dans son style synthétique.

Premier volet, constats communs des différents participants à ces assises : retour des supermarchés de proximité, usage des deux roues, fermetures des centres commerciaux devenus inhumains, utilisation des smartphones et autres technologies, gisement important d’emplois. Conclusion : un centre-ville en déshérence coûte plus cher au maire que les investissements nécessaires pour moderniser et améliorer les infrastructures commerciales.

Deuxième volet, les pistes de réflexion : Favoriser et accompagner la transition énergétique et technologique (show-rooming), apporter de la sécurité avec l’installation de vidéosurveillance, augmenter la fonctionnalité du centre-ville avec des parkings gratuits, développer et accentuer les services, offrir des activités sportives (danse en plein air, marche, jogging, spectacles), exploiter l’atout majeur de Pointe-à-Pitre qu’est le bord de mer, prévoir une liaison directe avec le Mémorial ACTe, revoir les horaires d’ouverture des commerces, multiplier les animations commerciales, recruter un développeur/manager du commerce, créer et animer un portail électronique (vitrine électronique pour les commerçants et site marchand) mener des campagnes de ravalement des façades (65 % de prise en charge), tourner l’activité vers la mer, faire reconnaître une spécificité architecturale par l’UNESCO, mettre l’accent sur la culture, proposer aux sociétés d’économies mixtes d’acheter des locaux et confier aux bailleurs sociaux la gestion des logements aux étages, installer un cluster ou une pépinière d’entreprises au service de créateurs d’entreprises dans le centre-ville. Acquérir un immeuble dans le centre-ville (1 000 mètres carrés) pour en faire un éco-immeuble, à la pointe des technologies haute qualité environnementale (HQE) et créer de la diversité commerciale avec installation des professionnels de différents ordres : médecins, dentistes, infirmières, avocats, notaires, experts-comptables, architectes… Accompagner les commerçants dans des missions de sourcing (trouver les meilleurs produits, les meilleurs fournisseurs) pour diversifier l’offre commerciale notamment le prêt-à-porter. Étudier avec le port, la possibilité de requalifier les artères donnant sur les quais : favoriser l’installation des bars, cafés, restaurants, commerces (exemple Bercy village) afin d’impacter le centre-ville. Étudier avec la ville les problématiques de fond : insécurité, SDF, vie nocturne, parking, stationnement, accessibilité des voiries et espaces, rues piétonnes, avec les conseils d’un cabinet d’urbanisme, revoir la circulation des voitures, créer un office du commerce, réaliser un état des lieux avec étude urbanistique et commerciale.

Voilà ce qu’ont rapporté de leur mission Joseph Titéca-Beauport et Philippe Kalil. Ce serait immense, et sans doute salvateur, pour Pointe-à-Pitre si le quart de ces mesures était appliqué. Mais qui sait ? Enfin, il est si rare de voir des missionnaires rendre compte publiquement de leur mission que cela valait vraiment la peine d’être signalé.

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