Visite du chantier des Jardins de Kervino à Mare-Gaillard au Gosier le 26 novembre. Photo : La Riviera du Levant - Officiel

Entre Mare-Gaillard et Petit-Havre, au Chemin des Hauteurs, 2 minutes après avoir dépassé la Mutuelle Mare-Gaillard, à l’aplomb de la mare Digue Kervinou, se dressent les futurs Jardins de Kervino. Mardi 26 novembre, c’était visite de chantier pour la communauté d’agglomération La Riviera du levant (Carl). Le projet suscite autant de doutes que d’espoirs. Il est mené par la Carl qui ambitionne de transformer la parcelle boisée de deux hectares, cédée à titre gracieux par le conseil municipal du Gosier en 2022, en un espace communautaire et récréatif. « Le projet du Jardin de Kervino vise à aménager un espace convivial et fonctionnel, contribuant ainsi à l’amélioration du cadre de vie sur le territoire » indique l’agglo.

Avec un coût total de 980 834,10 euros, dont 200 000 euros financés par l’État dans le cadre du contrat de convergence et de transformation, ce projet est financièrement d’envergure. La Carl, en charge du reste du financement à hauteur de 780 834,10 euros, prévoit un aménagement varié : jardin collectif, théâtre de verdure, 3 carbets en bois exotique, aire de jeux pour enfants, point de vue panoramique au sommet de la colline, de l’éclairage public et des sanitaires.

Deux carbets sont visibles, achevés par l’entreprise Coalys Guadeloupe fière de pouvoir montrer les belles charpentes traditionnelles. L’entreprise qui a la charge des constructions bâties bois pour un coût de 128 750 euros se réjouit du « bel espace naturel aménagé à venir ! » Les autres dépenses incluent 732 184 euros pour les travaux de terrassement et de voirie confiés à la société BMJ, 23 920 euros pour des aménagements paysagers réalisés par TPRB Environnement, et 53 000 euros pour l’ingénierie et la planification assurées par le cabinet Vialis Ingénierie.

Les riverains divergent

Malgré la communication positive de la Carl et l’enthousiasme affiché par les intervenants du projet l’accueil des riverains oscille entre indifférence et critiques acerbes. « C’est un bon projet quand même, on attend de voir ce que ça va donner », admet un premier habitant, avant de pointer une faille dans la planification et l’exécution : « Quand il pleut, il y a une montée des eaux pluviales qui, depuis le démarrage du chantier, ne s’évacuent pas correctement ».

Pour d’autres, le projet n’a tout simplement aucun intérêt. « Ça ne m’intéresse pas, j’habite très loin de là », affirme une riveraine à seulement deux minutes en voiture. Un troisième habitant dénonce un mauvais usage des fonds publics et une gestion budgétaire qu’il juge incohérente : « Au sommet de Mare-Gaillard ou au sommet des Salines, l’eau ne coule pas toujours au robinet. Nous, nous sommes dans un creux, donc ça va. Mais quand je pense à ceux qui habitent les hauteurs… »

Ce projet, présenté comme un vecteur d’amélioration du cadre de vie, n’est pas exempt de contradictions. Il est implanté dans une zone peu densément peuplée, très arborée, où les habitants en maisons individuelles disposent de leurs propres jardins. Mais surtout si la Carl peut mobiliser près d’un million d’euros pour un espace récréatif, pourquoi les problèmes structurels comme l’accès à l’eau potable dans les hauteurs restent-ils irrésolus ? D’autant que l’archipel doit financer un Plan pluriannuel d’investissement de l’eau à hauteur de 233 millions d’euros entre 2024 et 2027.

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