6 jours, 19 heures, 47 minutes et 25 secondes, c'est le temps record (19 heures de moins qu'en 2018) mis par Charles Caudrelier pour remporter la 12e Route du rhum - destination Guadeloupe le 16 novembre

6 jours, 19 heures, 47 minutes et 25 secondes, c’est le temps record (19 heures de moins qu’en 2018) mis par Charles Caudrelier pour remporter la 12e Route du rhum – destination Guadeloupe. L’exploit est celui d’un homme favori de l’édition puisqu’il est à la barre du « bateau le plus abouti de la flotte des Ultims » : Maxi Gitana-Edmond de Rothschild. C’est aussi le rêve d’un skipper de 48 ans qui participe pour la première fois à la plus célèbre des courses transatlantiques.

Mais première ne veut pas dire ignorance. Charles Caudrelier est un champion de la voile avec des victoires à la Solitaire du Figaro, trois Transats Jacques Vabre, deux Volvo Ocean Race, deux Fastnet Race. Bien dotée avec une prime de 64 000 € au vainqueur pour une semaine de course (contre 200 000 € pour le Vendée globe en 74 jours), la Route du rhum ouvre aussi les portes du panthéon des grands noms de la navigation, une consécration qu’aucune compétition n’avait apportée à Charles Caudrelier.

Pilote de formule 1

 » Je ne me sens même pas fatigué, car même si la course a été dure, surtout les premières 24 heures au cours desquelles j’ai souffert de crampes aux bras qui me faisaient terriblement souffrir, et puis que j’ai été malade la première nuit, ce qui m’a fait perdre beaucoup d’énergie, j’ai ensuite trouvé le rythme « , déclare-t-il à la presse quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée à 5 h 02 le 16 novembre.

Pendant cette transatlantique, des vitesses inédites ont été atteintes par les concurrents de la classe Ultim. Ces bateaux qui survolent la mer à des vitesses parfois supérieures à 40 nœuds (soit plus de 80 km/h), ont affiché une moyenne horaire qui a dépassé les 30 nœuds pendant une grande partie de la course. Caudrelier a bouclé la traversée de 5 700 km de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre à une vitesse moyenne de 21,63 nœuds. «  Ce bateau, il faut le mener à fond, ce qui n’est pas facile car c’est un bateau extrêmement compliqué. Des gars travaillent toute l’année là-dessus pour l’améliorer sans cesse, et c’est pour ça que je me sens dans la peau d’un pilote de Formule 1 qui prend les commandes le dimanche, quand tout est prêt  » s’est-il extasié. Alors que la bataille pour la victoire dans la plus grande classe, celle des Ultims, est décidée, à l’heure où nous bouclons cette édition les solitaires se battent toujours pour des victoires de classe dans cinq autres divisions.

Le Maxi Gitana-Edmond de Rothschild vainqueur de la Route du rhum 2022 est le bateau le plus abouti de la flotte des Ultims.
Le Maxi Gitana-Edmond de Rothschild vainqueur de la Route du rhum 2022 est le bateau le plus abouti de la flotte des Ultims.

10 millions de budget

L’édition 2022 de la Route du rhum affiche aussi des chiffres monumentaux du côté de l’organisation. 138 skippers au départ (contre 123 en 2018). 70 000 m2 d’espaces scénarisés. Un budget de 10 millions (contre 8 en 2018). 1 000 entreprises engagées de près ou de loin sur l’événement (dont une vingtaine de fournisseurs officiels, les sponsors des skippers etc.), ce qui amène à délivrer environ 10 000 accréditations professionnelles. Une fréquentation qui dépasse le 1,3 million de visiteurs à Saint-Malo en 12 jours en 2018. Une équipe projet mobilisée trois ans en amont sur le pilotage du dispositif, des prestataires, des agences. Un effectif projet multiplié par 5 à 18 mois du départ pour atteindre environ une centaine de personnes.

Interrogé le 26 octobre par l’agence de presse API, Joseph Bizard directeur d’OC Sport Pen Duick organisateur de la course qui livre ces chiffres estime qu’ils placent l’aventure sur une échelle modérée. « Nous n’avons ni billetterie ni droits TV. 55 % du budget est couvert par du sponsoring. Nous bénéficions d’une pyramide de partenaires publics et privés avec différents niveaux d’engagement  » a-t-il détaillé. Insistant sur la dimension bretonne de la compétition, il souligne qu’aux côtés d’entreprises « ancrées sur le territoire qui n’ont pas été choisies au hasard. Le reste du budget est financé par les inscriptions des skippers, les droits d’entrées des exposants sur le village et le merchandising. » Pour la Guadeloupe dont l’ensemble du budget culture et sport 2022 du conseil régional s’élève à 18,5 millions, l’événement est colossal. La Région n’est pourtant pas citée comme partenaire majeur de l’événement. Le directeur évoque juste le fait que « chez OC Pen Duick (…) l’on travaille aussi avec les services des collectivités de la ville et de l’agglomération de Saint-Malo, les régions Bretagne et Guadeloupe… sans oublier 400 bénévoles qui viennent en appui au dispositif.« 

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