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Route du rhum : Francis Joyon au finish

Michel 67 ans, fou de voile était aux premières loges dimanche 11 novembre. Assis sur un banc près de la jetée. Ambiance.

J’ai assisté à un spectacle ahurissant « . Michel 67 ans, fou de voile était aux premières loges dimanche 11 novembre, dans les dix derniers kilomètres de l’arrivée de la Route du Rhum. Les yeux encore écarquillés d’admiration, il restitue la scène. Imaginez une régate disputée par deux machines colossales. À bord de chacune d’elles un homme qui s’affaire. D’où j’étais, la montée d’adrénaline des deux marins était palpable. Autour des deux bateaux, une nuée d’embarcations. La féerie qui enveloppe la scène est décuplée par la nuit. Elle est indicible. Jamais victoire ne s’était jouée dans un finish aussi serré depuis la première édition de la Route du Rhum qui avait vu la victoire du canadien Mike Birch. Francis Joyon 62 ans a coiffé François Gabart qui avait fait toute la course en tête. Il établit au passage un nouveau record en 7 jours 14 heures 21 minutes et 47 secondes. il bat celui établi par Loïck Peyron en 2014 de 45 minutes. Deux heures après l’arrivée, les médias ont depuis longtemps commenté la victoire de Francis Joyon. Ils n’ont pas manqué d’établir des comparaisons entre ce final et celui de Mike Birsch et de Michel Malinovsky en 1978.

L’épopée

Le vainqueur de la course a donné ses impressions à chaud. Le second aussi. À la radio, en télé, les journalistes ont meublé la séquence. Ils ont distillé des informations sur la position des bateaux suivants. Celles des concurrents guadeloupéens surtout. Sur le parvis d’un Mémorial Act, noir de monde, la fête a été totale. Les Vickings et les Aiglons ont joué leurs anciens succès, la foule s’est agglutinée au bord du rivage. Chacun voulait voir de plus près les héros du soir. Michel a eu du mal à atterrir de son spectacle sur mer. Assis sur un banc près de la jetée, il a continué à saouler ses deux amis qui ne demandaient pas mieux.  » C’était un sprint suffocant. Gabart avançait en quinconce. Il s’est battu jusqu’au bout avec un bateau endommagé. Joyon grignotait, grignotait. Il a gagné en plusieurs étapes. J’ai encore dans la tête cette image du vainqueur qui termine en traînant une nasse. C’était grandiose « . Joyon a triomphé sur le bateau qui a remporté les deux dernières éditions, sous les couleurs de Groupama en 2010 avec Franck Cammas à la barre. Puis sous celle de Banque Populaire en 2014, skippé par Loïck Peyron François Gabart s’est accroché jusqu’au bout. En dépit d’un bateau privé d’importants accessoires perdus dans les dépressions (le foil tribord et le safran bâbord). Les deux concurrents avaient échappé aux trois dépressions qui ont déferlé sur le golfe de Gascogne après le départ de Saint-Malo le 4 novembre. Les autres concurrents n’ont pu que suivre de loin l’épopée des deux premiers. Rien ne laissait pourtant présager d’un tel mano à mano final.

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