65e ÉDITION DU TOUR INTERNATIONAL DE CYCLISME DE GUADELOUPE
Quelles sont les nouveautés du calendrier à dix jours du départ de l’événement sportif le plus populaire de Guadeloupe ? Philibert Moueza, président du Comité régional de cyclisme Guadeloupe, répond dans cette grande interview à nos questions.
Philibert Mouëza : Le Tour de Guadeloupe reste le Tour mais nous avons bien quelques nouveautés. Les coureurs cyclistes vont par exemple passer par les Mamelles deux fois durant cette édition 2015, ce qui constitue en soi une nouveauté. Ensuite, on peut souligner l’arrivée au sein des étapes du Tour, des villes de Goyave et Anse-Bertrand. Tout cela dans le but de varier la manifestation et de multiplier les plaisirs. Il faut aussi savoir que je suis un chef d’entreprise et que le système économique guadeloupéen est pris en compte dans la définition du circuit. Il y a une volonté de faire passer la course dans des communes peu mises en valeur afin que celles-ci soient mises en lumière à travers le Tour de Guadeloupe. C’est un peu comme une action promotionnelle si je peux me permettre. L’idée c’est aussi de vendre la destination Guadeloupe.
Enfin la finale du Tour n’a pas lieu lors de la fête patronale du 15 août comme à l’accoutumée mais se termine le 9 août cette année et ce parce-que nous avons calculé en fonction des tours de la Martinique et de la Guyane, ce dernier commençant justement le 15 août.
Le Courrier de Guadeloupe : Quels seront les temps forts du Tour 2015 ?
P.M : La première étape, qui fait le tour de la Grande-Terre, sera piégeuse. Le lendemain, le circuit se déroule entre les villes de Sainte-Anne et Gourbeyre. L’innovation pour ce Tour de 2015, c’est une épreuve contre la montre qui partira à 15 heures de Rivière-Sens. C’est une partie plate et on l’a choisie afin que les coureurs s’échauffent avant d’attaquer le mur de Saint-Claude. Précisons que depuis deux ans, le contre-la-montre se fait en équipe afin que les coureurs cyclistes en apprennent le travail. Le lundi 3 août, la troisième étape se fera au départ de Gourbeyre pour se rendre à Anse-Bertrand. Une première participation pour cette commune et son maire, Édouard Delta.
L’étape la plus difficile sera certainement celle entre Anse-Bertrand et Vieux-Habitants qui aura lieu mardi 4 août. S’en suivra, l’étape entre les villes de Vieux-Habitants et Goyave, en passant à deux reprises par Vernou, Petit-Bourg. L’étape de Goyave gagnera dans la ville de Pointe-Noire. Pointe-Noire sera reliée à la ville du Moule, en passant deux fois par les Mamelles. Au départ du Moule, les coureurs iront aux Abymes où aura lieu dans l’après-midi une course contre la montre, une nouveauté par rapport aux éditions précédentes. Durant cette étape, la course passera par la section de Boivin, Abymes. C’est une façon de mettre à l’honneur les sections et de créer de l’animation à l’occasion du Tour.
LCG : Selon quels critères le Tour a-t-il été construit ?
P.M : Tout d’abord, je sollicite les différentes villes de Guadeloupe. En fonction du nombre de réponses obtenues, je détermine le tracé. Cette année, je ne saurais vous dire ce qui s’est passé, mais il y avait trop de villes souhaitant accueillir le Tour, c’est peut-être à cause des prochaines élections. (Rires) Il a donc fallu faire un choix, et nous avons au final 11 villes participantes pour les 10 étapes.
LCG : À combien s’élève le budget pour l’organisation du Tour ?
P.M : Le Tour 2015 coûte à peu près 450 000 euros. Il y a eu diminution du budget. En 2013, le Tour cycliste coûtait environ 600 000 euros : Nous percevons des aides financières provenant des institutions qui ne représentent pas loin de 55 % du budget. Les 45 % restant sont fournis par des entreprises privées de la scène économique locale.
Nous avons voulu maintenir la qualité du Tour, et je pense que nous pouvons aujourd’hui nous vanter d’avoir réussi. C’est au public d’en juger. Le cyclisme a toujours été le sport le plus populaire en Guadeloupe. Le Guadeloupéen adore le cyclisme ! Il aime les coureurs de qualité et il veut du spectacle. Bien sûr, notre envie la plus chère est de voir un Guadeloupéen gagner. C’est un vrai rendez-vous qui se donne et il ne faut pas le rater. D’ailleurs, des Guadeloupéens de l’étranger organisent leurs vacances en fonction du Tour cycliste de la Guadeloupe.
LCG : Comment expliquer qu’après de si nombreuses années, le Tour jouisse encore d’une telle popularité ?
P.M : Pour cela, nous pouvons saluer le travail réalisé par les médias. Ils font vivre le Tour ! Depuis deux ans, quand j’ai pris la présidence du CRC, mon équipe et moi avons fait appel aux média de l’extérieur : presse écrite, radios, télévisions et ce notamment avec la présence de France Ô qui se déplace pour nous, chaque année. Le Tour cycliste de Guadeloupe est une très grosse organisation et il se prépare sur toute l’année. D’autant que je dois entretenir de bonnes relations avec mes partenaires. Pour ce Tour cycliste édition 2015, l’entreprise de raffinerie, la Sara, est notre partenaire privilégié.
LCG : Quels sont selon vous les coureurs cyclistes les plus prometteurs ?
P.M : Bon, déjà, il y a bien évidemment ceux que tout le monde connaît et qu’on ne présente plus, c’est-à-dire, Boris Carène et Johan Ruffin, par exemple. Sinon, au niveau des jeunes espoirs du cyclisme guadeloupéen, je pense notamment à Jordy Pruneau (USL), Kévin Duro (ASBM), Jason Rousseau (VCG) ou encore Joastian Perran de l’USL. Et ce n’est pour ne citer que ceux-là. Ce sont des petits jeunes et ils incarnent déjà l’avenir du cyclisme guadeloupéen.
LCG : Que pouvez-vous dire sur le volet à sécurité ?
P.M : La sécurité sur le Tour et les différents dispositifs mis en place à savoir la gendarmerie, la police et les signaleurs, nous coûte très cher ! Nous ne sommes pas aidés et la somme est conséquente. Sur le Tour, nous pouvons compter une moyenne de 100 gendarmes, dont 14 motards. Concernant la police, on peut retrouver 3 motards, sauf durant le prologue, où il y en a 4. Donc un total de 42 policiers. De plus, environ 140 signaleurs, en charge de la circulation dans les carrefours, sont actifs sur le Tour. Sur la ligne d’arrivée, 30 vigiles sont placés autour du podium. La sécurité est réalisée conjointement avec la Préfecture et le responsable du comité régional Clotaire Boëcasse. Ce sont en moyenne quatre rendez-vous qui sont pris dans l’année. Tout cela demande une grande organisation.
LCG : Pouvez-vous rappeler le règlement ?
P.M : Le règlement a été voté par les présidents de club le 21 janvier 2012. En 2013, des modifications ont été apportées à la motion, qui est un texte voté par une assemblée. Elle stipule notamment qu’une équipe doit être composée de 5 coureurs issus des clubs locaux dont un coureur, le 6e, originaire de l’étranger. Il faut de même avoir couru huit compétitions en Guadeloupe. Ensuite, les coureurs doivent s’inscrire avant le 1er mai, après cette date, tout coureur qui change de club, ne pourra pas participer au Tour. Les cas exceptionnels relèvent de la décision du président du Comité régional de cyclisme.
LCG : Où en est le CRC au bout de deux ans de votre présidence ?
P.M : A mon arrivée, le 8 avril 2013, le commissaire aux comptes m’a dit : » Monsieur Mouëza vous allez devoir déposer le bilan « . Aujourd’hui, j’ose le dire, je suis satisfait, les finances se sont améliorées. Le déficit a été comblé en changeant notamment de stratégie. En effet, nous avions l’habitude de prendre en charge le billet d’avion des équipes étrangères participantes au Tour cycliste de la Guadeloupe. Depuis mon arrivée, ceci a changé et les coureurs payent le déplacement. Ils sont pris en charge par l’organisation, une fois arrivés à l’aéroport. Si pendant deux ans il a été impossible de mettre en place le plan avec des objectifs à atteindre, l’année 2015 nous aura permis de réaliser le plan présenté à notre arrivée. En outre, au Championnat de France sur piste en 200 mètres cadet, le jeune guadeloupéen, Jordy Dico, a réalisé une belle performance et arrive à la troisième place sur le podium. Dans la série des VTT, le jeune Anthony Damas se place 28e sur 144 partants et enfin notons le classement de Soraya Corveau à la 16e place durant les championnats qui avaient lieu cette année à Saint-Etienne.
En 2015, nous avons eu de nombreux projets. 12 de nos jeunes se sont rendus au Trophée de France de jeunes coureurs, TFJC. Ces jeunes étaient accompagnés de deux élus de la Région Guadeloupe, Armise Veiron et Dominique Thicot, de William Bondeau, technicien et de Madame Mathias, un parent d’élève.
À l’heure où je vous parle, nous préparons la sélection de cadets pour notre participation au Championnat de l’Avenir qui aura lieu fin août. Comme je l’ai dit précédemment, nous avons réussi à combler notre déficit, ce qui a permis la mise en place cette année d’un conseiller technique régional (CTR) par intérim qui se charge de la formation de techniciens. En janvier 2015, nous avons également mis en place de la formation pour arbitres réalisée par la Commission des Arbitres du CRC. Pour 2016, nous prévoyons la formation de signaleurs, pieds et motards, assurée par Clotaire Boëcasse. Dans la continuité, l’élu Armise Veiron sera en charge de la formation globale pour présidents de clubs et responsables, pour l’encadrement et la gestion de club.
Nous aurons des gens formés, et selon nous, tout cela permettra de faire avancer le cyclisme guadeloupéen. La formation des hommes est un atout qui, je le crois, nous sera bénéfique. Aujourd’hui, je veux que mes partenaires soient privilégiés et je veux de la sécurité pour mes coureurs. Je donne rendez-vous au public, qu’il vienne encourager nos jeunes et qu’il soit présent dès la cérémonie d’ouverture qui aura lieu le 30 juillet prochain.
3 QUESTIONS A BORIS CARÈNE
» Nous devons nous aider afin de pouvoir progresser «
Boris Carène a confirmé au Courrier de Guadeloupe son inscription au Tour cycliste de Guadeloupe 2015. Après avoir changé de club, passé la date autorisée par le règlement du CRC, le coureur de l’ASBM et favori des Guadeloupéens, s’est entraîné en Colombie. À l’heure où nous mettons sous presse, il est de retour aux Antilles, plus précisément en Martinique. Entre préparation et polémique, Carène partage ses ambitions pour la nouvelle édition du Tour cycliste international de Guadeloupe 2015.
Le Courrier de Guadeloupe : Vous êtes-vous bien inscrit au Tour cycliste de Guadeloupe ?
Boris carène : Oui, je suis inscrit par mon équipe, le team ASBM. Je suis inscrit dans les conditions du règlement. Il y a une différence entre règlement et motion guadeloupéenne. Pour ma part, c’est le seul département où l’on ne place pas l’esprit sportif avant tout le reste. Nous, Guadeloupéens, nous empêchons d’arriver au sommet et n’avons jamais compris que nous devons nous aider afin de pouvoir progresser.
LCG : Où en êtes-vous de votre préparation ?
B.C : À vrai dire, toute cette polémique me déstabilise et cela m’empêche de bien me préparer car on sort du contexte sportif. Ce sont des règlements de compte. Je me prépare donc comme je peux et hors du département afin de pouvoir me concentrer au mieux sur mon travail.
LCG : Quelles sont vos ambitions pour le Tour cette année ?
B.C : Mon niveau de forme est proche du niveau requis afin d’être un leader ou un capitaine de route sachant que l’on a d’autres coureurs du team qui peuvent gagner. Donc mes ambitions sont en harmonie avec les objectifs du team ASBM.
5 équipes internationales présentes sur le Tour
Le Tour cycliste international de Guadeloupe comptera pour l’édition 2015 qui se déroulera du 31 juillet au 9 août prochain, neuf équipes : les sélections de Guadeloupe et Martinique, deux équipes hexagonales et cinq équipes étrangères.
Les équipes étrangères inscrites sont les suivantes :
- CK Hymer Elit (Suède).
- Team GF Pro (Allemagne)
- CKBBYSTRICA (Slovaquie)
- Bridestone (Japon)
- Intejar – MMR (République dominicaine)
- La France hexagonale sera représentée par les équipes » La Défense » et » Team Pro Immo « .
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