“L’archéologie est-elle en capacité d’identifier l’emplacement d’un événement historique ?” C’est la question que pose l’appel à projet dit “d’Anglemont” lancé par la Direction des affaires culturelles de la Guadeloupe et le Conseil régional et remporté le 1er juin dernier par l’Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap). L’étude intitulée » Le cas du sacrifice de Delgrès et de ses troupes le 28 mai 1802 en Guadeloupe « , devra permettre “d’acquérir une meilleure connaissance des événements historiques qui se sont déroulés le 28 mai 1802 en Guadeloupe sur la commune de Saint-Claude” selon Dominique Bonnissent, conservatrice régionale de l’archéologie. Au lendemain des commémorations du sacrifice de Louis Delgrès, colonel d’infanterie des forces armées de la Basse-Terre et de ses troupes par une explosion volontaire sur le site de l’habitation d’Anglemont, la question du lieu exact où s’est déroulé l’évènement se pose encore.
C’est une équipe de quatre historiens experts de la Guadeloupe, de spécialistes de l’archéologie des conflits, et de la période coloniale ainsi que des anthropologues spécialistes des questions funéraires qui s’attelleront à percer les secrets du sacrifice de Delgrès et de ses hommes. Un regard neuf sera posé sur les sources historiques (archives, corpus cartographique…) et archéologiques. Cette étude “permettra une réflexion sur les pratiques des champs de bataille dans la Caraïbe, approche inédite et innovante, et à terme une argumentation solide permettant de localiser plus précisément le site des combats et un éventuel lieu d’inhumation de Delgrès et de ses compagnons.” Il s’agit d’une question historique et mémorielle de première importance, Delgrès étant une figure de proue de la mémoire de la résistance à l’esclavage. La localisation du lieu permettra peut-être de formaliser un projet d’interprétation du site afin de mieux transmettre l’histoire extraordinaire du personnage et de ses troupes.
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