Les candidats GUSR sont adoubés par LREM. Sauf qu’ils préfèrent que l’électeur ne le sache pas.
Les Municipales interviennent dans un contexte politique particulier. La droite est décatie. Les représentants LREM ne s’affichent pas. Le Modem est inexistant. Le Rassemblement national ne dispose que de quelques implantations isolées. Peut-être Saint-François, Sainte-Rose ? C’est comme si ce scrutin se déroulait en dehors de toute confrontation politique. Seule la fédération du parti socialiste porte haut son drapeau. À l’inverse des autres partis, les socialistes tiennent à politiser cette élection. La fédération a donné ses investitures depuis septembre 2019. Les maires en place ont été confortés. Ceux qui sont proches du parti également. Élie Califer à Saint-Claude, Christian Jean-Charles à Pointe-Noire, Claudine Bajazet à Sainte-Rose, Jocelyn Sapotille à Lamentin, Marie-Yveline Ponchateau à Baillif. Hélène Vainqueur est candidate à Trois-Rivières. Elle a été adoubée. Georges Hermin l’est aussi à Morne-à-l’Eau. Tout comme Hilaire Brudey qui tente à nouveau sa chance à Terre-de-Haut. Quant à Jules Otto ancien secrétaire fédéral, il défiera Aramis Arbeau à Vieux-Habitants. Le PS apporte aussi son soutien à Sylvie Chammougon à Baie-Mahault et à Laurent Bernier à Saint-François. À Baie-Mahault, il s’agit de contrer l’équipe Chalus/Polifonte et à Saint-François de contrecarrer les ambitions de Bernard Pancrel, proche d’Ary Chalus, et celles du Rassemblement national. Le PS soutient également ses alliés maires sortants : Éric Jalton aux Abymes, Christian Baptiste à Sainte-Anne, Jacques Bangou maire démissionnaire et candidat à Pointe-à-Pitre, Blaise Mornal à Petit-Canal, Victor Arthein à Port-Louis.
Avancer masqués
Face au PS c’est le GUSR qui paraît disposer de l’équipe la plus conséquente. Le parti de Guy Losbar donnera ses investitures et désignera ses soutiens dimanche 16 février. Camille Pélage à Saint-Louis de Marie- Galante, Tania Galvani à Pointe-à-Pitre, Bernard Pancrel à Saint-François, Olivier Serva aux Abymes, Guy Losbar à Petit-Bourg, Jean-Philippe Courtois à Capesterre Belle-Eau, Camille Élisabeth à Pointe-Noire. Le GUSR soutient Jean-Marie Hubert à Port-Louis et Jean-Louis Francisque à Trois-Rivières. Trois de ces candidats ont également obtenu l’investiture LREM. Il s’agit d’Olivier Serva, de Bernard Pancrel et de Jean-Philippe Courtois. Aucun d’eux ne fait campagne sous cette étiquette. Les autres candidats du GUSR sont eux aussi pour la plupart proches du parti présidentiel. Ils ne s’en prévalent pas. « C’est vrai, ils sont convaincus que moins l’électeur les cataloguera macroniste et mieux ils réussiront dans cette élection. Ils n’assument pas le bilan du gouvernement en Guadeloupe », nous a confié au téléphone ce jeudi 13 février un proche du GUSR. Hilaire Brudey secrétaire fédéral du PS lui enfonce le clou. Selon lui « les macronistes avancent masqués ».
Barfleur buzze, Bangou engrange
L’ex-maire de Pointe-à-Pitre Jacques Bangou recueille sur le papier de nombreux soutiens. Reste à savoir combien d’électeurs de la ville-centre s’en laisseront conter.
À un mois des élections municipales, à Pointe-à-Pitre, l’échiquier politique expose sa constante mouvance. Le dernier transfert en date profite au candidat Bangou. Claude Barfleur chef de file du Mouvement grand Pointe-à-Pitre (MGP) a, dans une lettre ouverte datée du 6 février, indiqué qu’il quitte Harry Durimel avec qui il fait équipe depuis de longs mois. Une vraie déflagration dans le landerneau pointois. Claude Barfleur nous a expliqué au téléphone qu’Harry Durimel n’a pas donné satisfaction à ses exigences. À savoir 10 conseillers municipaux sur 25, 3 maires adjoints, et 3 conseillers communautaires. Harry Durimel n’aurait concédé que 6 conseillers, 2 maires adjoints et 2 conseillers communautaires. Ce désaccord a conduit tout droit Claude Barfleur dans les bras de Jacques Bangou. Selon le transfuge, l’ancien maire candidat s’est engagé à lui laisser gérer tout le pan économique de la ville, veiller à son redressement budgétaire, négocier et manager les intérêts de Pointe-à-Pitre dans le projet Karukéra Bay, notamment. Claude Barfleur précise qu’il emmène avec lui, le groupe qu’il a réuni. Selon lui, plusieurs de ses colistiers n’étaient pas à l’aise dans l’alliance avec Harry Durimel. « Il n’a pas compris qu’on voulait qu’il conduise la liste de l’union mais que celle-ci n’était pas la sienne. Il a rencontré les gens de Macron et il a cru qu’il pouvait décider à sa guise », déplore Claude Barfleur. Du côté d’Harry Durimel teinte un tout autre son de cloche : « Barfleur veut être maire à cocagne. Si je lui donne dix postes, il m’en reste quinze. Il passe alliance avec l’opposition et il devient maire ». Un autre membre de la liste Durimel n’en pense pas moins. En revanche, il décrit un autre stratagème : « Barfleur espère que Bangou aura des ennuis judiciaires et qu’il prendra sa place ». Bref, selon le clan Durimel, dans la décision de Claude Barfleur, politique rime avec combine.
Poster un commentaire