« Un bond inouï » : c’est par ces mots que le docteur Jean-Claude Pitat (photo ci-dessus) salue l’aboutissement d’un combat de trente ans, matérialisé par l’installation du premier scanner dans son centre médico-social (CMS) à Basse-Terre. L’agence régionale de santé (ARS), a autorisé, au bout de près d’une dizaine de demandes, le CMS Joseph-Pitat à accueillir son scanner. Chose entièrement financée sur fonds privés et fêtée lors d’une inauguration en grande pompe devant plus d’une trentaine d’invités et autant de personnel le 26 septembre.
Le docteur Jean-Claude Pitat, fondateur de la clinique privée, a indiqué que huit dossiers successifs avaient été rejetés avant que le projet ne soit finalement retenu. Il a qualifié ce feu vert de « bond inouï » pour l’établissement. Le directeur de l’ARS, Laurent Legendart, a salué un dispositif de proximité visant à compléter l’offre hospitalière existante. « Ça bouge à Basse-Terre ! Woulo bravo ! » se sont exclamés les représentants du Parti socialiste présents en nombre (André Atallah maire de Basse-Terre, et son 5e adjoint Alex Boyau, Victorin Lurel sénateur, Nadia Martias suppléante du député Élie Califer, Olivier Nicolas secrétaire régional).
Rattrapage
Le scanner transforme la pratique des soignants en oncologie. Il guide la prise en charge cancérologique, du premier bilan pour évaluer l’étendue de la tumeur à la surveillance de son évolution sous traitement. L’île se dessine sous un nouveau jour grâce au maillage offert par ces scanners. En Grande-Terre, le paysage médical est déjà bien établi. On y trouve quatre pôles rayonnants. Le CHU des Abymes, pierre angulaire du dispositif. Le Centre de scanographie de Pointe-à-Pitre, acteur historique. La clinique de Choisy au Gosier. Et la clinique Les Nouvelles Eaux Marines au Moule.
En Basse-Terre, le réseau s’étend et se consolide, formant un arc de cercle le long de la côte. On compte désormais quatre sites clés. L’équipement du Centre hospitalier de Basse-Terre, au chef-lieu. Le Centre hospitalier Maurice-Selbonne à Bouillante. Le Centre hospitalier de Capesterre-Belle-Eau. Et, depuis le 26 septembre, le Centre médico-social Joseph-Pitat à Basse-Terre, vient compléter le tableau.
La mise en place d’une politique publique de rattrapage en autorisant des équipements longtemps censurés, répond à une situation sanitaire critique en Guadeloupe, où les délais de prise en charge des cancers s’étendent souvent sur plusieurs mois, contre seulement quelques dizaines de jours dans l’Hexagone.
L’urgence d’agir est encore accentuée par la projection de l’Organisation mondiale de la Santé, qui anticipe une augmentation de 70 % des cas de cancer au cours des vingt prochaines années. Et la première étude sur la survie des patients atteints de cancer (2008-2018), publiée en mars 2024, a confirmé le caractère préoccupant de la situation en révélant des écarts défavorables à la Guadeloupe par rapport à l’Hexagone pour sept types de cancer, dont ceux du col de l’utérus, du sein, colorectal et du poumon.
Poster un commentaire
Tu dois être connecté Poster un commentaire.