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Dernière ligne droite

La campagne électorale en vue de l’élection présidentielle est entrée dans sa dernière ligne droite. Les sondages sont toujours voués aux gémonies. À dire vrai, surtout lorsqu’ils ne sont pas en faveur de notre candidat. Ce dernier ne manque jamais de dénoncer des chiffres qui ne lui sont pas favorables. Pourtant, tout le monde commente allègrement la remontée de Jean-Luc Mélenchon, le tassement de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron et la résistance de François Fillon. Le propos d’ensemble des commentateurs se répète en boucle : les candidats sont désormais quatre à pouvoir se qualifier en vue du second tour. Le suspense est total. L’événement tient toutes ses promesses. Bref le spectacle s’annonce grandiose. Et sur quoi se base-t-on pour asséner de telles affirmations ? Sur les sondages pardi ! En politique, nous ne sommes jamais à une contradiction près. La passe d’armes sur les patronymes entre Emmanuel Macron et François Fillon ne manquait pas d’allant. Au moins là, on ne jouait plus à fleurets mouchetés. Emmanuel Hollande a répondu à François Balkany qui a qualifié la riposte du leader d’En Marche !, d’insulte. Ce qui est permis à l’un ne l’est pas à l’autre. La politique est une belle profession de mauvaise foi. Encore plus encore qu’autrefois puisqu’aujourd’hui seule compte sa propre vérité. Au mépris des faits. Le web a consacré le triomphe de la post-vérité. Voilà la politique dotée d’un nouveau travers, qui à terme, la mènera à sa perte.

Les sondages puisqu’il faut bien s’en accommoder et… s’en servir, annoncent un score de moins de 25 % au candidat qui arrivera en tête au premier tour de l’élection présidentielle. C’est moins qu’un électeur sur quatre. La base populaire se révèle fragile. Les élections précédentes n’attribuaient pas de bien meilleurs scores à celui qui devançait les autres candidats au premier tour. Sauf que depuis deux quinquennats, l’impopularité des présidents arrive très vite. À croire qu’elle est programmée. Ils y sont sûrement pour quelque chose. Mais l’orchestration du dénigrement systématique est implacable. François Hollande n’a pas eu plus de trois mois de répit. La sauce prendra d’autant mieux qu’au départ, trois Français sur quatre n’auront pas choisi le président élu. Finalement, il faut plaindre celui qui sortira vainqueur de ce scrutin. À coup sûr, il aura fort à faire. La tâche qui incombe à un président de la République n’est déjà pas une sinécure. Les Français, mauvais coucheurs par tradition, se chargeront de la lui rendre encore plus compliquée. La politique, c’est aussi un exercice bien souvent cruel. Toutefois personne n’est à plaindre. Ceux qui cherchent la lumière savent bien qu’ils n’auront pas un meilleur destin que les papillons. Ils ne peuvent tout simplement pas résister à l’appel des estrades, des foules, du pouvoir. La politique c’est peut-être aussi la pire des addictions.

Pendant ce temps, – doux euphémisme – la campagne présidentielle est bien calme en Guadeloupe. Plusieurs candidats aux législatives se sont empressés de se réclamer soit de François Fillon, soit d’Emmanuel Macron, voire de Jean-Luc Mélenchon ou de Benoît Hamon. Il fallait prendre rang. Aujourd’hui, on a du mal à discerner une organisation destinée à soutenir un quelconque candidat à la présidentielle. Peu de conférences, peu de réunions. Sonia Pétro et Laurent Bernier ont réuni une ou deux fois une vingtaine de partisans. Les autres sont depuis longtemps passés à l’étape suivante. Ils mènent depuis longtemps déjà, leur campagne des législatives. Une fois le président élu, il sera toujours temps de se retourner. La politique c’est le triomphe de l’opportunisme.

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