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Coupe Davis, la Guadeloupe joue pour gagner

Coupe Davis, la Guadeloupe joue pour gagner

Les grandes manifestations sportives mobilisent toujours les grandes foules. Elles n’ont pas plus d’utilité pratique qu’un tableau de Van Gogh ou de Picasso, ou encore un requiem de Mozart. Elles sont pourtant des moments de fortes intensités et de partage qui font vibrer, pour certaines d’entre elles, la planète entière. La rencontre de Coupe Davis France/Canada n’est pas la Coupe du monde de football, ni les Jeux Olympiques, ni le Tour de France. Ce n’est même pas si l’on veut rester au tennis le tournoi de Roland Garros. Les meilleurs joueurs de la planète que sont Novak Djokovic, Rogers Fédérer, Serena Williams et bien d’autres ne sont pas du voyage. Ce premier tour de Coupe Davis disputée en Guadeloupe – une première —, nonobstant les esprits chagrins, constitue un plus pour la Guadeloupe. Certes, le tennis n’est sans doute pas le sport le plus populaire ici. Pour beaucoup, cette discipline passe pour être élitiste. Sauf que depuis quelques années avec les retransmissions télévisées, le tennis a conquis de nombreux adeptes. Ces derniers ne sont pas tous pratiquants. Beaucoup n’ont jamais touché à une raquette. Ils connaissent pourtant les sœurs Williams, Gaël Monfils, Novak Djokovic ou Rogers Fédérer. Ils vivent le tennis comme un formidable spectacle. Un spectacle qui de surcroît possède souvent les éléments indispensables qui font vibrer; à savoir, l’incertitude et surtout le suspense. Bref, par-delà les aficionados du tennis et plus globalement ceux qui aiment le sport, cette rencontre de Coupe Davis ne débarque pas dans un univers d’indifférence ou un désert d’ennui. C’est déjà un premier pas important. Et ce n’est pas tout.

Le véritable impact de la rencontre de Coupe Davis qui se déroule à Baie-Mahault n’est pas simplement sportif. L’événement dépasse allégrement l’enjeu de la compétition. Deux chaînes de télévision beIN Sport et France Télévisions, partenaires habituels de la fédération française de tennis assureront en direct la retransmission des matchs dans plusieurs pays. D’autres chaînes prendront le relais, notamment la télévision canadienne. La Guadeloupe l’espace de trois jours sera montrée, évoquée, commentée. Plusieurs millions de téléspectateurs découvriront – ceux du Canada en particulier — un pays tout neuf à leurs yeux. Une telle exposition internationale, sur un temps aussi long pour un si petit territoire, à l’occasion d’un événement qui n’est pas une catastrophe naturelle, ni un fait divers sanglant, est rarissime. Cela vaut en termes de coût mais surtout d’impact, toutes les campagnes de promotions que le comité du tourisme commande à coups de diffusion de spots télévisés et d’affichages grand format, dans les pays où la Guadeloupe veut signaler son existence et vendre sa destination. À l’heure où une majorité de Guadeloupéens est enfin convaincue que le tourisme n’est pas un exercice sophistiqué d’asservissement, mais une industrie souvent plus rentable que bien d’autres. Lorsqu’on additionne les avantages dont nous a dotés Dame nature. Lorsqu’on mesure le niveau de qualité de nos infrastructures et la sécurité sanitaire dont nous pouvons nous prévaloir. Rien ne nous interdit de vanter la Guadeloupe et d’inviter le monde entier à venir le découvrir. À ce propos, France/Canada en Coupe Davis, disputée à Baie-Mahault est une formidable opération de marketing territorial.

Maintenant, chacun peut estimer que cela coûte trop cher, que la Guadeloupe a d’autres priorités. C’est un positionnement qui peut se défendre. Et c’est sûr, il y a beaucoup d’adeptes d’une telle vision. C’est assurément leur droit. Sauf que la Guadeloupe est qu’on le veuille ou non jetée dans le monde. C’est en jouant sa partition chaque fois qu’elle en a l’occasion qu’elle exploitera ses potentialités et affirmera sa personnalité.

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