Les grands axes du festival Îlo jazz qui se tiendra du 30 novembre au 7 décembre en plusieurs points du territoire de Cap excellence ont été dévoilés lors d’une conférence de presse au centre culturel Sonis le 21 novembre.
Après une interruption de neuf ans due au covid mais aussi en raison de restrictions budgétaires, l’événement hérité du festival de jazz de Pointe-à-Pitre revient pour s’inscrire comme l’un des fleurons de la politique culturelle de Cap excellence. « Îlo Jazz incarne notre objectif de faire de la musique un levier de dynamisme territorial, de dialogue et de transmission », confirme Jocelyne Daril directrice des affaires culturelles de Cap excellence (au centre photo ci-dessus).
« Le festival ne se contente pas d’inviter des têtes d’affiche internationales, il s’ancre profondément dans le tissu local. La programmation valorise le patrimoine musical caribéen, soutient l’économie locale et implique les acteurs culturels régionaux », poursuit-elle Jocelyne Daril.
Francesca Faithful, présidente de la commission culture et patrimoine de Cap excellence (à gauche photo-ci-dessus), abonde, et déplore des budgets contraints. Mais l’élue locale considère malgré tout qu’îlot jazz travaille à « bâtir une scène musicale guadeloupéenne de référence ouverte sur le monde mais fidèle à ses racines. » La programmation des grandes scènes intitulées Îlolive illustre cette vision d’une culture ouverte mais profondément enracinée. Elle mêle artistes de renom et talents locaux, dans un équilibre entre traditions et innovations.
Hommage, fusion et avenir
Le parrain de cette édition, le bassiste guadeloupéen Frédéric Caracas, fera l’objet d’un concert hommage vendredi 5 décembre. Cette Carte blanche réunira des artistes surprises pour retracer la carrière de celui que beaucoup nomment « Frédo », une figure qui a navigué entre Kassav’, Champagn’ et de nombreuses collaborations internationales. Ce concert incarne la transmission entre les générations.
Toujours le 5 décembre, la première femme disque d’or des Antilles, Jocelyne Béroard (Kassav’), s’associe au concept « Tanmpo jazz ». Ce concert se veut le symbole des croisements chers à Îlo jazz, où le zouk rencontre le jazz dans un dialogue musical fertile.
Le samedi 6 décembre, le groupe Sixun, lauréat d’un Django d’or (trophée international du jazz), apportera sa touche de jazz afro-funk. Une présence qui incarne le rayonnement international du festival et son ouverture sur des sonorités sophistiquées.
Le dimanche 7 décembre sera placé sous le signe des rythmes ancestraux et des explorations modernes. Armand Achiron & Poukoutann feront résonner la puissance du gwo ka, rappelant qu’au commencement était le ka ». En parallèle, le batteur primé aux Victoires du jazz, Arnaud Dolmen, présentera son projet « Vity groove live ! », une plongée dans des sonorités électriques et transe. La soirée se clôturera avec Expéka, un collectif porté par Sonny Troupé qui explore l’identité et la négritude à travers une musique actuelle et libre.
Le prestigieux Chœur Gospel de Paris ira à la rencontre des habitants aux Abymes, Baie-Mahault et Pointe-à-Pitre. Îlojam, ce sont les off du festival, des concerts et des jam-sessions qui investiront galeries d’art et restaurants, faisant vivre le jazz dans tous les espaces de la ville.
Côté éducation artistique le programme est dense autour de master class (notamment de gospel), d’ateliers (écriture, influenceur), de conférences (sur les origines Bantou des musiques modernes) et de rencontres professionnelles pour accompagner les artistes locaux.
Selon ces promoteurs, Îlojazz est bien plus qu’un festival de musique. C’est un projet de territoire ambitieux, qui utilise le jazz – « l’âme des rencontres » – comme un langage pour décloisonner, transmettre et rayonner. Le budget consacré à cette édition est annoncé à 250 000 euros.



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