Le premier tour de la présidentielle qui se déroulera le 9 avril (le vote aura lieu le lendemain 10 avril dans l’Hexagone) n’est pas réservé aux noms connus. Tout le monde ou presque peut prétendre à se présenter à l’élection la plus convoitée de la vie politique française. À condition de respecter une liste de 10 critères de fond et de forme.
Conditions de fond
– Avoir la nationalité française
– Avoir 18 ans révolus
– Être électeur
– Ne pas être privé de ses droits d’éligibilité
– Ne pas être placé sous tutelle ou sous curatelle
– Avoir satisfait aux obligations du service national
Conditions de forme
– Affirmer être candidat
– Déposer une déclaration d’intérêts et d’activité
– Déposer une déclaration de patrimoine au Conseil constitutionnel avant le 4 mars. S’engager en cas d’élection à en publier une nouvelle à l’issue du mandat.
– Recueillir 500 signatures de parrainages (parmi les 42 000 possibles), dans au moins 30 départements ou collectivités d’Outre-mer, sans qu’il y en ait plus de 10 % (soit 50) dans un seul.
64 parrainés
Ils avaient jusqu’au 4 mars à 18 heures pour transmettre les 500 signatures nécessaires à l’officialisation des candidatures à la présidence de la République. Au 7 mars, 13 427 parrainages ont été validés par le Conseil constitutionnel. Ils se répartissent sur 64 noms, soit 3 de plus qu’en 2017. Cette multitude de nommés illustre des appels à lever la mainmise des politiques sur l’exercice électoral. À l’instar du « Nous tous Président » scandé par un candidat à la candidature. Le panorama des parrainages égrène des nominations tantôt fortement motivées tantôt moqueuses ou sans argument politique. Christian-Jacques Arnal adjoint au maire de La Chapelle Thècle en Saône et Loire a reçu le parrainage de son maire Alain Chaillet en « pied de nez », parce qu’il juge la campagne « au ras des pâquerettes » (1 parrainage). Nathalie Arthaud (576). François Asselineau fondateur en 2007 de son propre parti l’Union populaire républicaine ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle faute de parrainages nécessaires, comme en 2012; il était parvenu en 2017 à se qualifier pour le premier tour où il avait récolté 0,92 % des voix (293). Michel Barnier (2). Corinne Békaert (6). Christophe Blanchet (1). Jean-Louis Borloo (1). Thierry Cahez chef d’entreprise se présente « défenseur de la ruralité, pour un salaire d’intérêt général à 1 500 € par mois contre deux jours de travail pour le collectif » (1). Marie Cau première femme transgenre élue maire à Tilloye les Marchiennes dans le Nord (8). Bernard Cazeneuve (1). Michel Chaudot (1). Arnaud Chiche (1). Patrick Cojan médecin généraliste acupuncteur à Nespouls (Corrèze) est parrainé par le maire de sa commune (1). Vincent Delaby (1). Carole Delga (1). Nicolas Dupont-Aignan (600). Clara Egger (36). Bertrand Fessard De Foucault (1). Eric-Régis Fiorile complotiste autoproclamé, président du conseil national de transition de la France qui avait appelé les Gilets-jaunes à marcher sur Paris en décembre 2020 est parrainé par Bernard Moreau maire de Juvigny Val d’Andaine dans l’Orne et Clément Garcia maire de Saccourvielle en Haute Garonne (2). Jean-Marc Fortané (12). Jean Baptiste Giffon (1). Raphaël Glucksmann (1). Cédric Herrou agriculteur à Breil sur Roya ayant eu affaire à la justice pour avoir aidé des migrants est parrainé par le député de Haute-Garonne très engagé sur les droits de l’Homme et des migrants (1). Anne Hidalgo (1 440). François Hollande (1). Yannick Jadot (712). Alexandre Juving-Brunet ancien officier de gendarmerie est contre l’« apartheid sanitaire » et partisan de 10 référendums (2). Anasse Kazib 35 ans ouvrier cheminot, ancien membre du Nouveau parti anticapitaliste et créateur du parti Révolution permanente, rassemble 150 à 300 travailleurs, jeunes et plus âgés lors de ses meetings dans les quartiers populaires (160). Gaspard Koenig philosophe libéral milite pour diviser par 100 le nombre de lois et règlements (107). Georges Kuzmanovic ancien proche de Jean-Luc Mélenchon, président du parti République souveraine est partisan des référendums, de la réindustrialisation, du protectionnisme, de la planification économique (49). Nicolas Lacroix (2). Yaya Lam franco-sénégalais fonctionnaire ex-PS à Moulismes (Vienne) est parrainé par la maire (1). Jean Lassalle (642). Christian Laurut conférencier partisan de la décroissance réelle (2). Philippe Célestin Maréchal maire sans étiquette de Balagny-sur-Thérain dans l’Oise, s’est… autoparrainé ! (1). Antoine Martinez Antoine Martinez, 74 ans, général en retraite, fondateur du parti d’extrême droite Volontaires pour la France (13). Philippe Mazuel (1). Jean-Luc Mélenchon (906). Emmanuelle Ménard (1). Guillaume Meurice (6). Nicolas Miguet (40). Arnaud Montebourg (1). Paul Montserrat (1). Valérie Pécresse (2 636). Thomas Pesquet astronaute est parrainé par le maire de La Chapelle Rambaud en Haute Savoie (1). Édouard Philippe (1). Florian Philippot (1). Philippe Poutou (596). Stéphanie Rivoal ancienne présidente d’Action contre la faim et ambassadrice de France en Ouganda (2). Martin Rocca (9). Antoine Rocquemont (1). Fabien Roussel (626). François Ruffin (1). Laetitia Saint-Paul (1). Josef Schovanec est un militant en faveur de l’autisme (1). Rafik Smati (10). Christiane Taubira isolée car lâchée par le Parti radical de gauche (274). Hélène Thouy (139). Gildas Vieira ex-adjoint au maire de Blois candidat sous la bannière Nous tous Président (2). Antoine Waechter (7). Stéphane Wendlinger prof de maths est parrainé par la maire de son village Quintenas, en Ardèche (1). Éric Zemmour (741).
Les 12 présidentiables
Au palmarès du nombre de laissez-passer collectés, Valérie Pécresse (Les Républicains) remporte la palme loin devant Emmanuel Macron (En marche). Le trio de tête qui réunit les cadors de la politique nationale, est complété par Anne Hidalgo (Parti socialiste). À eux 3 ces candidats cumulent plus de parrainages (6 174) que les 9 autres présidentiables désignés (6 020). Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) assure le leadership dans le second groupe où Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) clôt la liste. À l’exception d’Éric Zemmour (Reconquête) seul figurant à n’avoir jamais été élu ni exercé dans la haute fonction publique, tous les candidats sont des politiques. Valérie Pécresse (2 636), Emmanuel Macron (2 098), Anne Hidalgo (1 440), Jean-Luc Mélenchon (906), Éric Zemmour (741), Yannick Jadot (712), Jean Lassalle (642), Fabien Roussel (626), Marine Le Pen (622), Nicolas Dupont-Aignan (600), Philippe Poutou (596), Nathalie Arthaud (576).
Faible pluralisme
Personne ne s’est démarqué chez Guadeloupéens. Pas question d’afficher quelque spécificité, mais une forte concentration des parrainages distribués sur 5 des 64 noms : Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon, Christiane Taubira.
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